Patronne des jeunes filles et des philosophes. L’une des plus célèbres martyres des premiers siècles.
La plus jolie et la plus savante des jeunes filles de tout l’Empire, mystiquement fiancée à la Sagesse éternelle qui lui fait écarter avec succès les objections apportées contre la foi par les philosophes chargés de la convaincre de l’inanité du christianisme.
Une sainte dont la légende a dévorée l’existence historique, recouverte de broderies fabuleuses. Car elle est surtout connue par cette légende qui la fait mourir déchiquetée par quatre roues armées de pointes et de scies.
Très populaire au Moyen Age, elle fut l’une des « voix » de sainte Jeanne d’Arc. Son culte reste très vivant au monastère situé au pied du mont Sinaï où des anges l’ont portée.
Je suis la descendante de l’illustre roi Costos. On m’appelle Catherine. J’ai étudié les langues, exploré toute la science des philosophes et des poètes. Mais j’ai compris : ce ne sont que vanités ! Alors j’ai suivi mon Seigneur Jésus Christ. Je n’épouserai que mon Dieu !
La fastueuse composition de la Dispute de sainte Catherine d’Alexandrie est une œuvre remarquable. La scène est dominée par le monumental arc de triomphe, inspiré de celui de Constantin, surmonté toutefois d’un taureau qui évoque l’emblème héraldique du pape Borgia. C’est le cas également de l’inscription « PACIS CULTORI », qui souligne son rôle de semeur de paix et de justice.
La jeune chrétienne, habitant Alexandrie, avait refusé d’obéir à l’obligation d’offrir des sacrifices aux dieux païens. Il s’agissait là d’une devoir imposé aux sujets lors des grandes fêtes organisées pour l’arrivée de Maximin Daia, nommé gouverneur d’Égypte et de Syrie en 305.
Catherine fut dès lors appelée à se présenter devant cinquante sages de la cour pour être ramenée à son devoir d’obéissance. En vertu de son éloquence, la dispute s’acheva en revanche en faveur de la jeune Catherine, qui parvint à réfuter la vanité du polythéisme par une telle érudition qu’elle convertit tous les philosophes à sa doctrine, ce qui obligea le gouverneur à la condamner à mort, qui était irrité et à la fois fasciné par cette jeune fille au point qu’il souhaitait l’épouser. Après avoir compris, face au énième refus de Catherine, que toute tentative de conversion était vaine, le gouverneur souhaita qu’elle soit condamnée à mort et torturée sur une roue dentée, mais elle resta miraculeusement indemne. Il fallut donc la décapiter.
Les extraordinaires talents de décorateur de Pinturicchio s’expriment au mieux dans cette scène qui, comme dans un instantané de la vie de cour, montre une multitude de personnages merveilleusement habillés, parmi lesquels on a voulu distinguer, parfois à tort, des illustres figures de l’époque : Catherine-Lucrèce Borgia ; Maximin Daia-César Borgia ; l’homme au turban blanc-Zizim (frère du sultan Bajazet II, otage du pape et ami de César Borgia) ; Pinturicchio et Giuliano da Sangallo avec son compas (derrière le trône).