« Venez à moi, vous tous qui peinez sous le poids du fardeau, et moi, je vous procurerai le repos… » (Mt 11,28). Ces mots de l’évangile selon Saint Matthieu, proclamé le 5 juillet, nous introduisent dans la période estivale, moment privilégié pour prendre repos et recul. Ils tombent donc à point nommé. L’invitation du Christ ne vise toutefois pas les vacances, réalité contemporaine étrangère à la mentalité néotestamentaire. Elle concerne la suite du Christ, le devenir du disciple. Le repos dont parle ici Jésus est de nature spirituelle. Il s’agit de prendre appui sur lui, de porter son joug « léger et facile à porter », celui de la douceur et de l’humilité, puisque lui-même se présente comme « doux et humble de cœur » (Mt 11,29). Cependant, rien ne nous empêche d’y associer la parenthèse estivale, qu’elle nous offre ou non de prendre un peu de distance géographique avec la vie francilienne.
Le repos proposé par l’évangile est donc affaire d’attitude, pas de géographie ni de quelque autre considération. Nous pouvons en vivre l’expérience au cœur de nos existences quotidiennes. Pour cela, la prière confiante d’un cœur à cœur avec « celui dont nous savons qu’il nous aime », selon les mots de Thérèse d’Avila à propos de l’oraison, est essentielle. Elle consiste en une vacance, un vide de ce qui encombre l’existence pour se rendre disponible à ce que le Semeur de la parabole évangélique (Mt 13,3s), dont il sera question dans le courant du mois de juillet, veut semer en nous.
En définitive, que nous prenions la route des vacances ou que notre été se vive ici, « prenons-le large ave Jésus », comme le chante un cantique contemporain ! Elargissons l’espace de notre cœur à la générosité sans borne du Semeur, pour que notre existence, (re)posée dans le Christ, produise un grain ou un fruit de douceur et d’humilité nourrissant et savoureux pour celles et ceux qui partagent notre existence. Pouvons-nous offrir mieux ?
Dominique RAMEAU
PAROISSE SAINT-LOUIS
Juillet 2020
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