Du nouveau à l’échelon du doyenné
Le temps pascal dans lequel nous venons d’entrer lors de la Veillée de Pâques, et qui nous conduit à la fête de Pentecôte, est celui, par excellence, de la vie nouvelle, dans le Christ Jésus ressuscité, comme l’exprime la lettre de Paul aux Romains : « Si donc, par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle, nous aussi, comme le Christ… ».
Cette nouveauté offerte à tous, il nous revient d’en être les témoins par tous les engagements de notre vie, quels qu’ils soient, en cohérence avec l’Evangile. Rien de ce qui constitue notre existence n’est étranger à la foi en la résurrection que nous confessons. L’Eglise, dont nous sommes « les pierres vivantes » (cf. 1P2,5), n’a pas d’autre raison d’exister que de rendre ce témoignage en direction de tous. Il nous revient donc de chercher, avec discernement, les moyens pour qu’il soit accessible au plus grand nombre, aujourd’hui.
Pour ce faire, le pape François invite l’Eglise tout entière à une conversion pastorale où chacune et chacun doit pouvoir être « disciple-missionnaire proche de Dieu et des frères ». Pour cela, il identifie trois caractéristiques principales : avoir « le courage de l’authenticité … le courage de nous défaire des masques que nous portons », avoir « la capacité de sortir de soi-même … la vie de foi est un exode continu, une sortie de nos schémas mentaux… des petites certitudes qui nous rassurent », enfin « l’ouverture au dialogue … le dialogue avec Dieu, dans la prière, qui est aussi un exode de notre moi pour l’accueillir… dialogue fraternel, dans une ouverture radicale à l’autre ».
La conversion pastorale préconisée par le pape est celle envisagée pour notre diocèse, par notre évêque. Cette conversion implique des transformations, des changements pour une Eglise toujours plus missionnaire à l’écoute du monde contemporain.
Une des conséquences de celle-ci consiste en la fusion des doyennés de Choisy-Thiais et Orly-Villeneuve-Ablon, d’une part et Arcueil-Gentilly-le Kremlin-Bicêtre avec Villejuif, d’autre part (cf. extrait du décret diocésain, ci-après).
Cette « fusion », que personnellement je nomme rapprochement ou harmonisation, se justifie par la nécessité de renouveler notre vie ecclésiale, de développer la co-responsabilité et une visée pastorale au bon échelon, qui semble être davantage celui du doyenné que celui de la paroisse.
En effet, le doyenné est bien plus que la somme des paroisses ; songeons aux aumôneries des jeunes, des EHPAD, aux mutualisations multiples en catéchuménat, en catéchèse, au service des mariages, des baptêmes, à la pastorale des quartiers populaires, du travail, au service des mouvements, etc. Le doyenné est en quelque sorte « la source d’inspiration » de la vie pastorale qui peut irriguer toutes les paroisses réunies en son sein et faciliter le lien entre celles-ci et les réalités évoquées.
Bien entendu, la nouvelle dimension prise par notre doyenné, désormais étendu aux communes d’Orly, de Villeneuve-le-Roi et d’Ablon, nécessitera des ajustements progressifs. Il ne faut pas imaginer que tout change brusquement. Ce ne serait pas souhaitable ni opportun. Pas de crainte de vivre des bouleversements qui nous dépassent. Je crois plutôt qu’à terme nous aurons à nous réjouir d’un renouvellement au bénéfice de tous, dont la visite pastorale de notre évêque, à l’ensemble du nouveau doyenné, en janvier prochain sera une des étapes importantes.
Dans cette espérance, doyen d’un espace pastoral plus vaste que celui qui nous rassemble aujourd’hui, à compter du 1er septembre prochain, je fais le vœu de voir chacun prendre, peu à peu, sa véritable mesure de « disciple-missionnaire » en cultivant le sens de l’ouverture convaincu que « la vie de foi est un exode continu » nourri dans le « dialogue avec Dieu » d’une prière confiante.
Dominique RAMEAU
Décret de notre évêque relatif à la fusion de doyennés.