Information de novembre _ Saint Louis
Le propos qui ouvre ce feuillet devait être tout autre. L’actualité douloureuse nous commande de regarder avec lucidité et foi le drame qui touche toute l’humanité, bien au-delà des catholiques de France.
A l’heure actuelle où nous nous apprêtions à célébrer la sainteté dont Dieu revêt notre humanité en entendant une nouvelle foi le programme divin des béatitudes dans l’évangile selon Saint Matthieu, c’est l’horreur qui s’impose à la une de nos média. Il y a de quoi désespérer de l’humanité qui semble à jamais en proie aux démons de la haine, de la violence aveugle… Comme le dit le sage Qohétet : « Rien de nouveau sous le soleil » 1,9.
Pourtant, pour qui est familier de la Bible, le désarroi et la tristesse bien compréhensibles, voire légitimes, ne confinent pas au désespoir. Si « les impies ont invité la Mort, du geste et de la voix ; la tenant pour amie » et que « pour elle ils se consument » Sa 1,16, « les âmes des justes sont dans la main de Dieu ; aucun tourment n’a de prose pour eux ». Sa 3,1.
Célébrer la Toussaint, comme nous pouvons le faire, in extremis avant un nouveau confinement, c’est proclamer à la face du monde, malgré la terreur, la beauté divine de notre condition humaine qui se révèle sur le doux visage de l’amour offert jusqu’à la croix. Le bonheur véritable est dans le don, rendu possible par la confiance absolue dans le Dieu qui se donne lui-même en Jésus-Christ. C’est elle le culte véritable, la véritable adoration qui peut irriguer toute notre existence. » Heureux les doux … les miséricordieux » (Mt 5) proclame l’évangile de la Toussaint. Soyons de ceux-là !
Dominique RAMEAU
1er novembre 2020