Méditation de l’évangile de la Présentation de Jésus au Temple (Luc 2, 22-40), proposée par Sœur Myriam, de la Communauté protestante des Diaconesses de Reuilly
Promesse de Dieu
Marie et Joseph, pauvres parmi les pauvres de l’Eternel sont partis avec un couple de tourterelles ou deux petits pigeons, l’offrande des pauvres : presque rien, mais ils avaient tout, puisqu’ils avaient Jésus.
« Et voici, il y avait à Jérusalem un homme appelé Siméon, cet homme était juste et pieux, il attendait la consolation d’Israël, et l’Esprit-Saint était sur lui. Il avait été divinement averti par le Saint-Esprit qu’il ne mourrait point avoir d’avoir vu le Christ du Seigneur. »
Ne pas voir la mort avant d’avoir vu le Seigneur !
C’est aussi le projet de notre vie : rencontrer le Seigneur déjà aujourd’hui ; ne pas voir la mort avant d’avoir vu la Vie ; commencer dès la terre à voir le Christ du Seigneur. Le temps de la faiblesse physique est le temps où on a envie de baisser les bras. Or, il n’est pas temps de baisser les bras, il faut les lever.
Gardons dans notre regard ce moment admirable où Marie dépose l’Enfant dans les bras du vieillard, de ce merveilleux vieillard au corps usé et au cœur jeune. Au temps où les forces diminuent, ce cœur n’est pas usé, mais gardé vivant par l’attente du Seigneur. Siméon tend les bras, prend l’Enfants et se répand en louanges. La promesse de Dieu pour lui s’est accomplie. Le serviteur pourra s’en aller en paix, sûr du salut annoncé aux nations.
Les bras de Marie tendus vers Siméon lâchent l’Enfant. Marie commence le chemin de la Croix, celui du dessaisissement. Jésus n’est plus sur son cœur. Moment impressionnant que celui où Marie donne son enfant… Combien de fois encore va-t-elle devoir le donner ? Jusqu’à ce qu’à la croix, elle ouvre les bras pour recevoir le corps de son fils qui n’est plus.
Pour Marie une parole prophétique est annoncée, pour elle, voici le commencement des promesses, d’étranges promesses : « Une épée te transpercera l’âme ».
Ainsi va tout homme sur lequel Dieu a posé son regard et sa puissance. Les promesses sont au-devant, lui derrière, lui dans l’aujourd’hui même. Elles s’accompliront toutes : promesses de douleur et promesses de grâce.
Ainsi va l’Eglise qui chemine de nuit ; ainsi va l’Eglise qui au long des jours baptise ses petits, unit ses époux, distribue le pain de la Vie, mais toujours avant ou après la traversée des nuits.
Avec Marie, visage d’Eglise, visage de nos visages, marchons. Au-delà de nos nuits, le matin vient.
dans Continuer l’Evangile, Editions Olivetain, 2008, p. 146-147
le 2 février 2021