Quelques extraits de l’homélie
Is 45, 1.4-6 ; 1 Th 1, 1-5b ; 19-20 ; Matthieu 22,15-21
Pour qui connaît un tant soit peu l’histoire du Moyen Orient, la première phrase du Livre d’Isaïe que nous venons d’entendre est pour le moins surprenante. Comment le prophète peut-il appeler Messie de Dieu un roi Perse donc étranger à la foi d’Israël ? Qu’est ce que cette audace révèle du Dieu dans lequel nous confessons avoir mis notre foi ?
C’est en fait exactement le contraire dont il est question. Jésus renvoie ses adversaires au fondement même de leur piété : « Rendez à Dieu ce qui lui revient, c’est-à-dire toute votre personne », écrit le théologien luthérien alsacien Oscar Cullmann en 19701. Le terme employé pour désigner l’effigie de César est ici eikôn qui a donné icône en Français. Il ne peut manquer de nous évoquer l’affirmation fondamentale du Ch. 1 de la Genèse, où l’homme est dit créé « à l’image de Dieu ».
Ce dialogue renvoie par conséquent chacun de nous à ce qui lui est le plus essentiel, sa parenté avec Dieu, sans cependant l’exonérer de la nécessité d’agir en ce monde en rendant ce qui lui est dû à la société civile, dont César est dans l’évangile l’effigie.
18 octobre 2020
Père Dominique Rameau